Texte issu de l’ouvrage SergeX, un peintre sous influences, éditions Zone de Confusion, 2018

 

SergeX alias Serge Leroux est un artiste de Méricourt (62) né en 1950. Passionné de peinture dès le plus jeune âge, il décide de se consacrer à cette activité en autodidacte suite aux évènements de mai 68. A l’époque, le courant Pop s’exprime pleinement dans le bassin minier via des clubs tels le Piblokto (Dourges) ou l’Eden Ranch (Loison-sous-Lens). Les plus grandes formations y donnent des concerts légendaires : Deep Purple, Kinks, Jimi Hendrix Experience font escale en pays minier, distillant un parfum de liberté inédit. Le jeune SergeX épouse alors un nouveau mouvement visionnaire underground, le psychédélisme, réalisant des œuvres dont les compositions oniriques semblent tiraillées entre chaos et géométrie.

Au début des années 1970, SergeX quitte le Nord de la France avec sa compagne Nicole pour un long voyage au Maroc, avant de s’installer définitivement à Carcassonne.

SergeX dessine ou peint sur papier, panneaux de bois de récupération, carton, parfois des toiles ; mêle différentes techniques telles le collage, le grattage, la décalcomanie. Ses influences sont claires et proclamées : Van Gogh, Dali, Ernst, Klimt, Picasso, Vasarely mais aussi les Beatles, les Rolling Stones et autres groupes de pop-music. Tout au long de son œuvre, il ne cessera de citer en peinture ses influences avec humour et respect, frayant un parcours atypique, morcelé et pourtant cohérent.

Malgré d’évidentes qualités, l’œuvre de SergeX demeure inconnue du public ; l’artiste refuse le plus souvent d’exposer, ses travaux restent confidentiels.

En 1990, la maladie s’installe. Serge Leroux décède en 1991, laissant au monde quelques centaines d’œuvres et une fille, Lise.

Vingt-cinq ans plus tard, au hasard de mes pérégrinations, j’ai la chance de découvrir une peinture signée SergeX. Très intrigué, j’entre un peu plus tard en contact avec la famille qui m’ouvre la porte de l’atelier, où sommeillait l’œuvre quasi-complète de l’artiste.

La découverte de l’œuvre de SergeX révèle un outsider de la peinture française des années 1970-1980, un grand artiste psychédélique, un visionnaire fasciné par des flux énergétiques et la tentation du mysticisme.

 

Barnabé Mons, mai 2018